Critique de mon premier art of : The art and making of Dumbo
Dernière mise à jour : 12 janv. 2022
Bonjour à tous, les lecteurs ! En créant mon blog, j’avais pour objectif de vous parler de la lecture sous toutes ses formes. Cependant, je me suis rendu compte que je lisais souvent des livres de même genre, à savoir des romans young adult fantastiques ou dystopiques. Je me suis dit qu’il fallait remédier à cela en diversifiant mes lectures, que ce soit au niveau du type de livre, en essayant les BD, les mangas ou du genre de livre, en essayant de ne pas lire que de la fiction. Mais quel est le rapport avec le titre de l’article, me direz-vous ? Je suis heureuse de pouvoir vous dire que j’ai enfin commencé cette diversification en m’adonnant à la lecture d’un art of : The art and making of Dumbo par Leah Gallo.
Qu’est-ce qu’un art of ?
Etant une grande fan de cinéma, notamment de Disney, et de lecture, il me fallait posséder des art of. Il s’agit de livres qui expliquent le processus de création d’un film et qui contiennent beaucoup d’images exclusives comme des concept arts, des storyboards ou des photos de tournage, s’il s’agit d’un film en live action. On peut considérer les art of comme des équivalents en livres des bonus d’un DVD, qui racontent comment le film a été créé et les différentes étapes que l’équipe du film a traversées pour arriver à sa version finale. Ce sont en général des livres de collection assez gros, qui coûtent autour de 35€, du fait de l’iconographie qu’il a fallu dénicher dans les archives et dont les droits d’exploitation ne sont pas gratuits… Les images ont donc une place prépondérante et le texte relate des faits réels (nous sommes loin des romans dystopiques…). The art and making of Dumbo n’est pas seulement un art of mais aussi un making of, ce qui veut dire qu’on y trouve plus de texte que dans un simple art of.
Comme cet article marque ma première critique d’un art of, je n’ai pas forcément beaucoup de recul. Je critique sûrement des points qui sont totalement habituels ou je n’en remarque peut-être pas d’autres qui auraient interpelé certains lors de leur lecture. Je vais surtout me baser sur des critiques d’autres art of que j’ai vues pour vous parler des points à notifier.
Dumbo réinventé… puis oublié
Vous l’avez certainement vu à la couverture du livre sur la photo ci-dessus : le art of ne parle pas du film d’animation Dumbo de 1941 que tout le monde connait mais de son remake, par Tim Burton, sorti en 2019. Tombé dans l’oubli, il s’agit pourtant selon moi d’un des meilleurs remake Disney. Il comporte tout ce qui fait d’un remake un bon remake : il est respectueux de l‘ambiance générale du dessin animé d’origine mais va plus loin que ce dernier. Il approfondit les personnages, ajoute de nouvelles intrigues et par conséquent de nouveaux enjeux, moins enfantins.
La première partie du remake de Dumbo est plus ou moins fidèle à l’intrigue du film originel, mis à part au niveau des personnages. En effet, alors que dans le film de 1941, la plupart sont des animaux, ceux-ci sont remplacés par des humains. Désolée pour les fans de Thimothée la souris ou des corbeaux, dans ce remake, on suit les aventures des deux enfants Farrier, de leur père, tout juste revenu de la guerre et des autres membres de la troupe du cirque. Ce sont Milly et Joe Farrier qui vont tenir compagnie à Dumbo et l’aider dans les moments difficiles.
Alors que l’histoire aurait pu s’arrêter au même point que le dessin animé, Tim Burton a décidé d’ajouter une partie totalement nouvelle à son film : la suite des événements ou ce qui se passerait si le monde découvrait un éléphant volant. C’est ainsi que Dumbo et toute la troupe de cirque se retrouvent plongés dans la modernité à Dreamland, une sorte de parc d’attraction très vintage, dirigé par le manipulateur V.A. Vandevere. Dumbo deviendra alors la star d’un spectacle malgré lui, sous les ordres d’un Vandevere exigeant, oubliant que l'éléphant volant n’est qu’un bébé qui ne souhaite rien de plus qu’être auprès de sa mère.
Un objet livre magnifique
Il est assez difficile de donner son avis général sur un art of. Comme pour tous les livres, il y a points positifs et des points négatifs mais pas vraiment de ligne directrice comme dans un roman classique. La forme a beaucoup plus d’importance que dans un livre purement textuel. C’est d’ailleurs par celle-ci que je débuterai ma critique.
Commençons par la première chose que l’on voit dans un livre : sa couverture. The art and making of Dumbo possède une double couverture : une première visible lorsque l’on commande le livre sur Internet ou que l’on cherche à voir à quoi il ressemble, et une seconde, recouverte par la première, avec des dessins, des concept arts, des logos du film ; comme un patchwork de tout l’univers du film, avec un effet légèrement ancien, abimé, qui colle très bien à son ambiance vintage. Rien qu’avec la couverture, on nous promet un magnifique livre.
Ensuite, le livre est dans un format paysage qui rappelle le format d’un film. Il est donc très long mais aussi assez haut. C’est plutôt difficile de le ranger dans une bibliothèque lambda et il faut se mettre sur une grande table pour le lire confortablement. Etant un livre rempli d’images, il est essentiel que celles-ci soient assez grandes pour que les moindres détails soient parfaitement visibles donc même si ce format peut être encombrant, il est nécessaire. Les pages comportant uniquement des images sont noires pour les faire mieux ressortir. J’ai trouvé cela assez désarçonnant, moi qui suis habituée à des pages blanches qui font ressortir le noir des mots. Néanmoins, cela met en valeur les images.
On pourrait néanmoins reprocher aux pages d'illustrations de nous couper dans notre lecture. Pour moi, il y a un réel souci de mise en page au niveau du texte et de son alternance avec les images. Une phrase commence sur une page et doit se continuer sur la suivante alors qu'une double page d’images se glisse entre les deux. On perd vraiment en fluidité de lecture. Je trouve que c’est un des gros points négatifs du livre car cela ne nous permet pas de nous poser sur l’image ; il faut toujours garder dans un coin de sa tête l’idée du paragraphe commencé.
Autre point qui pourrait en décourager certains : le livre n’a été édité qu’en anglais. C’est loin d’être le cas de tous les art of ; les films les plus récents ou ayant connu le plus de succès bénéficient d’un art of traduit en français, comme La Reine des Neiges ou Vaïana et la Légende du Bout du Monde. Ce n’est pas le cas de Dumbo. Le remake ayant été oublié, je me considère déjà chanceuse qu’un art of ait vu le jour, même si ce n’est qu’en anglais. Cependant, ce livre reste accessible. Il s’agit d’un livre contemporain, écrit à la manière d’un texte informatif simple comme ce que l’on peut trouver dans des journaux. Pas de tournures de phrases hypercomplexes ni de vocabulaire d’un autre temps. Je dois avouer que j’appréhendais tout de même cette lecture à cause du vocabulaire spécifique au cinéma qu’il pourrait contenir. Mais il s’est avéré que même ce vocabulaire était simple à comprendre ; comme beaucoup de mots du cinéma proviennent de l’anglais et sont utilisés en français, comme storyboard, concept art ou casting et que beaucoup d’autres sont transparents comme actor, filming ou visual effect, on s’y retrouve facilement. Il y a très peu de vocabulaire spécifique au cinéma et à l’anglais, ou alors ce sont quelques mots qui reviennent très souvent dans le livre donc après avoir regardé la traduction une fois, vous ne serez plus perdus. Cependant, même si vous ne maîtrisez pas du tout l'anglais, un des gros intérêts de ce type de livre réside dans les illustrations.
Dernier point intéressant sur la forme du livre : toutes les images sont légendées. C’est très appréciable car ce n’est pas le cas de tous les art of. Certains se contentent de placer des images en lien avec le texte sans vraiment expliciter ou commenter. C'est vraiment dommage car cela nous fait passer à côté d’une partie de l’information. Heureusement, dans cet art of, les images sont légendées. Cela nous permet parfois de comprendre son lien avec le texte, ou simplement d’apprendre des anecdotes quant à son rôle dans la production du film, le moment auquel elle est intervenue ou, si c’est une photo du tournage, comment s’est déroulé le tournage de cette scène. Selon moi, la légende des images est un élément important, presque décisif qui fait la qualité d’un art of. Un art of ne peut pas être bon si ses images ne sont pas légendées.
Un art of plutôt complet
Le fait que le livre soit joliment mis en page et agréable à regarder est un bon point, mais selon moi, le contenu prime toujours sur la forme.
Le livre commence par un avant-propos de Tim Burton et se poursuit sur le premier des six chapitres, à propos du Dumbo original de 1941. En effet, à quoi bon commencer par parler du remake si on ne sait pas dans quelles conditions a été réalisé le premier Dumbo. On retrouve dans ce premier chapitre des photos d’animateurs, des concept arts, des anciennes publicités destinées à promouvoir le film. On apprend d’où vient l’histoire originale de Dumbo et quelques anecdotes sur les animateurs. Cette partie, bien qu’assez courte et peu fournie en raison de l’ancienneté de ces documents, me paraissait essentielle. Etant donné qu’il n’existe aucun art of sur le Dumbo original, il est très appréciable d’en apprendre un peu plus sur sa production.
S’ensuit alors une partie sur la genèse du projet de remake, comment l’histoire imaginée par le scénariste Ehren Kruger s’est concrétisée, comment elle est arrivée entre les mains de Tim Burton et les débuts de la production, les premiers concept arts, papiers et numériques, des personnages, des lieux, des costumes.
Puis vient la réelle concrétisation du projet avec la construction des décors. Dans cette partie-ci également, on retrouve de nombreux concept arts, des images numériques de prévisualisation, des photos de la construction des décors et quelques storyboards. On trouve beaucoup de pages qui opposent le concept art d’un lieu, une photo du lieu construit sur le plateau de tournage et une image tirée du film sur laquelle apparait le lieu. Cette superposition montre bien toutes les étapes par lesquelles il faut passer pour arriver au magnifique lieu dans le film. Ce n’est généralement pas le détail qui attire le plus mon attention dans un film mais ce livre m’a montré l’importance des décors. Il s’agit de l’une des parties avec le plus d’images et le moins de texte.
On nous explique ensuite comment ont été choisis les acteurs, à travers des interviews de ces derniers. J’ai beaucoup aimé cette partie qui nous montre que chaque personnage compte, a un rôle à jouer ainsi que tout le travail de recherche derrière chaque personnage, la vision initiale du réalisateur, la façon de l’interpréter de l’acteur. Dès lors, aucun personnage ne nous parait inutile. Ce chapitre est surtout illustré de photos du tournage ou d’images tirées du film.
Suit alors le plus long chapitre du livre : le tournage. On y retrouve beaucoup de pages de comparaison entre le concept art, la photo du tournage et le rendu final que l’on voit à l’écran. C’est toujours intéressant de voir les multiples étapes qui consistent à créer une scène. Il y a de nombreuses illustrations, mais le plus intéressant dans cette partie est son texte. On nous explique la manière dont a été tourné le film, les difficultés rencontrées. Tout le personnel qui travaille sur le plateau est interrogé : les acteurs, le réalisateur, les costumiers, les coiffeurs, et bien d’autres. On découvre la vision de chacun, le rôle de chacun.
Le livre se finit sur une partie sur la post-production, qui parle des ajouts en CGI (animation par ordinateur), de la musique, du montage, etc. Elle est principalement illustrée de photos de tournages avec fonds verts ou bleus et d’images numériques. Malheureusement, je trouve ce chapitre trop court, pas assez développé. C’est vraiment dommage car j’attendais beaucoup de cette partie.
Heureusement, le livre se termine par les notes de fin, l’index et le récapitulatif des personnes interrogées. Tout au long de ces dernières pages, que généralement personne ne prend le temps de lire, on retrouve des images, photos et illustrations inédites, que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le livre. Il permet de finir sur une note positive après la douche froide de la dernière partie. Seul bémol : il manque les légendes associées aux images.
Dans l’ensemble, cet art of est assez hétérogène. On y trouve des parties très fournies en textes, en images et en pages et d’autres plus concises. J’ai tout de même apprécié ma lecture et je suis contente de l’avoir dans ma collection.
Néanmoins, je ne pense pas qu’il s’agisse du meilleur livre pour commencer les art of. Comme il s’agit d’un art and making of et qu’il traite d’un remake live et non d’un dessin animé, il est assez particulier. Je vous conseille plutôt de commencer votre collection par un livre sur un film d’animation que vous avez particulièrement aimé.
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