Lire des livres classiques ?!
Bonjour à tous, les lecteurs ! Depuis le début de cette année 2023, j’ai essayé de diversifier mes lectures, et je me suis notamment mise à lire des « classiques ». Si vous me suivez sur Tik Tok, vous savez qu’au cours de cette année, j’ai lu des livres et visionné des films dans le but d’intégrer un Institut d’Etudes Politiques (un « Sciences Po »), puisque ces établissements sont très sélectifs et attendent de leurs élèves un certain niveau de culture générale, et notamment la connaissance d'auteurs et œuvres classiques. Pour ma part, cela faisait déjà quelques années que je songeais à lire de grands auteurs, et ma préparation à l’intégration d’un IEP a été l’élément déclencheur qui m’a poussée à concrétiser cette idée… et je ne le regrette pas du tout ! J’ai beaucoup aimé lire certains classiques. Je suis contente d’être parvenue à sortir de ma zone de confort en matière de lecture, et j’aimerais, dans cet article, vous partager mon parcours, ainsi que quelques conseils pour vous aider à vous lancer, vous aussi.
Qu’est-ce qu’un classique ?
Selon Wikipédia, un classique est un livre « qui fait autorité dans son domaine, qui est devenu une référence ». De façon concrète, il s’agit du genre de livre qu’on fait étudier aux élèves en cours de français. Par exemple, L’Illiade et L’Odyssée d’Homère, Le Père Goriot de Balzac, Le Malade imaginaire de Molière, La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette et La Peste de Camus, pour ne citer que quelques titres de diverses époques, sont des classiques. Et en cela, lire des classiques peut paraitre effrayant car on garde en tête cette image des cours de français qui nous imposaient des lectures qui ne nous faisaient pas vraiment envie.
Comment je me suis mise à aimer les classiques
Lorsque j’étais au collège, j’étais très sceptique à l’idée de lire des classiques pour le plaisir. Mais, au lycée, j’ai commencé à envisager d'en lire pour découvrir des livres différents de mes lectures habituelles, ainsi que de jolies plumes. Alors, en terminale, lorsque je me suis vraiment lancée dans la préparation à l’intégration d’un IEP, j’ai concrétisé cette idée. J’ai commencé par lire le recueil La Peur de Stefan Zweig, et ça a été une révélation ! Bien que les nouvelles soient de qualité variable, j’en ai véritablement adoré certaines, ma préférée étant sans hésitation Le Bouquiniste Mendel. J’ai ensuite lu un autre recueil, Trois Contes de Flaubert, que je n’ai pas du tout aimé, mais je ne me suis pas découragée pour autant. J’ai lu plusieurs classiques de science-fiction d’auteurs anglophones qui me tentaient depuis un moment, comme 1984 de George Orwell et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. Je me suis ensuite lancée dans la lecture d’un grand classique français, d’apparence ennuyeux : Madame Bovary. Cependant, j’ai adoré ce livre, loin d’être aussi inintéressant que je ne le pensais. J’ai trouvé la plume magnifique, l’intrigue fluide, et surtout, j’ai été stupéfaite du réalisme des personnages et de l’environnement dans lequel ils évoluent. C’était définitif, lire des classiques ne me faisait plus peur, et on pouvait tomber sur de vraies pépites. Je suis alors passée à ce que je considérais comme l’étape suivante, à savoir la lecture de classiques en langue étrangère. J’ai d’abord lu The Old Man and the Sea d'Ernest Hemingway, que j’ai trouvé on ne peut plus ennuyeux, puis, je me suis lancée dans Of mice and men de John Steinbeck, que j’ai presque terminé au moment où j’écris ces lignes.
Quelques conseils pour commencer à lire des classiques
J’aimerais maintenant vous donner quelques conseils, basés sur mon expérience, si vous souhaitez vous lancer dans la lecture de classiques, ainsi que des arguments pour vous motiver à essayer.
D’abord, je pense que pour commencer à lire des classiques, il faut y aller pas à pas. Selon moi, pour débuter, rien de tel que la lecture de petites nouvelles de grands auteurs pour s’habituer à la richesse, voire à la complexité de la plume. Les nouvelles sont pour moi comme des échantillons de la plume d’un auteur. Elles initient à son style d’écriture, mais aussi à son style d’intrigue et de personnage. Elles permettent de le tester, pour savoir si on est prêt à s’engager dans un roman de 500 pages, voire plus, de cet auteur. De plus, si une nouvelle ne vous plait pas, mais que vous n’êtes pas du genre à abandonner un livre avant la fin, vous pourrez rapidement terminer une nouvelle, et ne pas lire les autres, sans avoir le sentiment d’avoir abandonné une œuvre en cours. Pour commencer, je ne peux que vous conseiller les nouvelles La Peur et Le Bouquiniste Mendel de Stefan Zweig.
Ensuite, au lieu de vous lancer tête baissée dans la lecture d’un gros roman, je vous conseille d’en chercher un dont l’intrigue et les personnages vont vous plaire. Ne commencez pas un livre de 500 pages juste parce que c’est un classique. Il en existe une grande variété. Choisissez-en un qui soit susceptible de vous intéresser. Pour ma part, j’ai adoré Madame Bovary de Gustave Flaubert car je me suis beaucoup reconnue dans l’ennui d’Emma à la campagne et dans son rêve d’une vie plus palpitante.
Puis, ce conseil va peut-être vous paraître contradictoire avec mon premier conseil, mais ne résumez pas un auteur à une seule œuvre. Je pense qu’il est très important de faire preuve d’ouverture d’esprit et de ne pas se braquer lorsqu’il s’agit de lire un livre d’un auteur que l’on n’a pas apprécié précédemment. Ce n’est pas parce qu’à l’école, vous avez dû étudier Le Malade Imaginaire de Molière, et que vous ne l’avez pas aimé, que vous allez forcément détester L’École des femmes, qui évoque des sujets bien différents.
Vous pouvez également vous ouvrir à des classiques étrangers, très différents des classiques que vous avez pu étudier en cours de français. D’ailleurs, petite parenthèse Sciences Po, la lecture de classiques issus d’une autre culture peut constituer un argument dans votre écrit de motivation pour justifier un programme dans l’un des campus délocalisés de Sciences Po Paris. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié le classique Fahrenheit 451 de l’auteur américain Ray Bradbury.
En parlant de livres anglophones, si vous souhaitez vous lancer dans la lecture de livres dans leur langue originale, je vous conseille de commencer par des petits livres d’une centaine de pages, avec une intrigue pouvant vous intéresser (c’est-à-dire tout sauf The Old Man and the Sea !).
Ensuite, je pense que pour lire un livre classique facilement et posément, il peut être judicieux d’essayer d’aborder la lecture autrement. Je m’explique : vous n’êtes pas obligé d’acheter un livre au format papier, vous pouvez, par exemple, écouter des livres audio, emprunter des livres en bibliothèque ou en médiathèque, ou encore lire des classiques au format numérique. D’ailleurs, petite astuce, les classiques sont souvent des œuvres tombés dans le domaine public, et donc accessibles gratuitement en ligne, sur toutes les plateformes de lecture numérique.
Pour finir, je pense que la chose la plus difficile à faire avant de se lancer dans la lecture de classiques est de se détacher de tous les préjugés qui y sont liés. Oui, vous êtes capables de lire des classiques même si les phrases sont parfois plus longues et plus travaillées. Non, ce n’est pas parce que vous lisez des classiques que vous allez vous transformer en intellectuel snob. Oui, vous pouvez lire des classiques tout en continuant à lire du young adult, des BD, des mangas et de la romance. Non, ce n’est pas parce que vous avez dû lire un classique à l’école qui ne vous a pas plu qu’aucun classique ne peut vous plaire. A mon avis, quand on veut lire des classiques, il faut simplement se dire qu’on va découvrir de belles œuvres et de belles plumes avec un style d’écriture abouti, et qu’on va en retirer du positif.
J’espère que cet article un peu différent dans lequel je vous ai beaucoup parlé de moi ne vous a pas trop ennuyé et qu’il vous aura donné envie de, vous aussi, vous mettre à la lecture de classiques. Et vous, quel est votre rapport aux livres classiques ?
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