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Critique Le Pouvoir : un roman qui se veut féministe mais…


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Bonjour à tous, les lecteurs ! Mes deux derniers articles ayant été consacrés au cinéma, il est maintenant temps de reparler un peu de lecture. Pour cette reprise, j’avais envie de vous partager mon avis sur un livre que je m’attendais vraiment à apprécier, mais par lequel j’ai été déçue : le roman Le Pouvoir de Naomi Alderman. Tous les ingrédients étaient réunis pour me le faire apprécier : il s’agit d’une dystopie, féministe qui plus est, qui soulève d’intéressantes questions… mais malgré tout, cette lecture ne m’a pas satisfaite.


Les hommes deviennent faibles ?!


L’histoire commence au sein d’un monde pas si différent du nôtre. Les femmes se font opprimer par les hommes, sans que celles-ci puissent se défendre. Mais apparait alors le « pouvoir ». Les femmes se rendent compte qu’elles peuvent électrocuter du bout de leurs doigts leurs congénères masculins, leur donnant ainsi un avantage physique sur ces derniers. Elles sortent alors de leur position de faiblesse et deviennent le « sexe fort ». On suit ensuite tout au long de l’intrigue l’évolution de l’ensemble des domaines de la société, maintenant que les femmes dominent.

Dans ce nouvel univers, vont se développer quatre histoires, d’abord distinctes mais qui s’entremêleront par la suite : le renouveau de la religion amorcé par Allie, les péripéties de Roxy, fille de mafieux, l’ascension politique de Margot et les aventures du journaliste Tunde. Rien qu’avec cela, je pense que vous comprenez qu’on peut qualifier cet ouvrage de gros fouillis.


Un faux roman historique avec plusieurs narrateurs ?!


Je commence fort avec le point que j’ai le moins aimé vis-à-vis de ce livre : son format. Le format de ce livre est tellement déstabilisant. Moi qui m’attendais à un simple roman, à une histoire simple à suivre, j’ai été déroutée dès les premières pages. D’abord, le livre commence par une correspondance entre « Naomi » (prénom de l’autrice du livre) et un certain Neil. Mais qu’est-ce donc ? Ensuite, on arrive sur une page censée introduire un « roman historique » par Neil Adam Armon. Cela explique des choses, mais… hein ? S’ensuit alors un livre qui mêle schémas, correspondances, extraits de la Bible revisités, et j’en passe et des meilleurs ! Finalement, il faut comprendre qu’on lit un livre, dans un livre qui a été écrit par un auteur qui vit dans un univers dans lequel ce qu’il se passe dans le livre est à moitié vrai, historiquement et à moitié inventé. Vous n’avez même pas encore attaqué le premier chapitre que votre cerveau a déjà grillé !

Et le pire, c’est qu’une fois que l’on atteint le vif du livre, à savoir l’intrigue, on change en permanence de narrateur, on suit quatre histoires différentes, avec chacun leurs propres personnages. J’ai mis presque la moitié du livre à me souvenir de tous les personnages, des liens entre eux, de ce qu’il leur est arrivé et de ce qu’ils veulent.

Enfin, le roman est divisé en plusieurs parties qui forment un compte à rebours. Il faut savoir que je déteste ce genre de compte à rebours dans les livres. J’avais déjà été confrontée à quelque chose de similaire dans le roman Qui es-tu Alaska ? de John Green (oui, je sais, je compare deux livres totalement différents…) et cela m’avait ennuyé. Et il se trouve qu’à la fin du compte à rebours, on n’est pas forcément plus éclairé sur la nature de son échéance. Même maintenant que j’ai terminé le livre et que j’ai eu l’occasion d’y repenser, je ne suis pas sûre d’avoir tout à fait compris le dénouement. Bref, si vous avez envie d’une lecture légère, simple à comprendre et sans prise de tête, ne lisez pas Le Pouvoir !


Pourquoi autant de violence gratuite ?!


Au-delà de son format très particulier, l’histoire de ce roman n’est vraiment pas crédible. Les quatre intrigues partent vraiment trop loin. Je trouve qu’il y a beaucoup trop de violence, et surtout de violence gratuite. Le livre comporte de nombreuses scènes de viol, vraiment gratuites, qui m’ont mises mal à l’aise. Je ne peux pas vous parler de choses trop précises au risque de vous spoiler mais la modération n’est absolument pas son fort.


Des réflexions intéressantes ?!


Même si je n’ai fait que critiquer ce roman depuis le début de cet article, il pousse tout de même à des réflexions intéressantes. On voit notamment comment les femmes parviennent à renverser politiquement les hommes, comment elles inversent les rapports de force et comment elles se vengent de toutes les années qu’elles ont vécues dans la peur et la souffrance.

De manière générale, chaque narrateur apporte une approche différente de l’univers dystopique qui permet de l’aborder dans la globalité : avec Tunde, on a une vision très complète des événements, du fait de sa profession de journaliste, mais il nous permet aussi de nous mettre à la place d’un homme dans un tel univers. Allie, elle, nous montre les adaptations de la religion à cette nouvelle société dominée par les femmes. Le côté économique est incarné par Roxy, qui gère son propre business… plus ou moins légal. Et j’ai particulièrement aimé la dimension politique insufflée à l’intrigue par Margot.

J’ai également apprécié les rebondissements de l'histoire vers la fin du livre, notamment les ultimes révélations et péripéties de Roxy et d’Allie. Je ne peux pas vous en dire davantage de peur de vous spoiler, mais la fin du livre est mieux que le reste et rattrape un peu toutes les longueurs et bizarreries du début du roman.


Finalement, j’ai relativement peu aimé ce roman. Je m’attendais à un livre féministe qui soulève de profondes réflexions, mais le format quelque peu étrange nous fait passer à côté du message. La violence gratuite rend le livre à la fois difficile à lire mais aussi ennuyeux et répétitif. J’en attends plus des (nombreuses) autres dystopies qui attendent patiemment d’être lues dans ma pile à lire…

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