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Jungle Cruise : explorez les origines du nouveau film Disney

Dernière mise à jour : 10 nov. 2021


Affiche film Jungle Cruise cinéma

Salut à vous, les cinéphiles ! Sorti dans les salles françaises le 28 juillet, Jungle Cruise nous emmène, à bord d’un petit bateau, sur les eaux du plus long fleuve au monde, à la rencontre de nombreuses créatures exotiques. Une sensation de déjà-vu pour certains, une nouveauté pour d’autres ? A lire avant votre séance de cinéma pour pouvoir comprendre toutes les références ou après pour vous faire un avis plus complet, venez découvrir les origines de ce tout nouveau film des studios Disney (avec mon avis en bonus 😉).


Un périple sur l’Amazone au beau milieu des années 1910


Jungle Cruise nous raconte les aventures du docteur Lily Houghton (Emily Blunt), jeune anglaise scientifique à l’heure de la Première Guerre mondiale. Ses recherches sur une plante légendaire qui guérirait tous les maux l’amènent à voyager au cœur de la forêt amazonienne et de son fleuve, et à engager Frank Wolff (Dwayne Johnson), un skipper à l’humour aussi douteux que l’allure de son bateau. Le duo va devoir affronter animaux sauvages, populations hostiles et autres dangers que leur réserve l’Amazone, sans parler des aristocrates et conquistadors, également à la recherche de la fleur magique.


Du film à l’attraction ou de l’attraction au film ?


Si l’intrigue peut vous paraitre familière, c’est probablement parce que le film s’inspire d’une attraction présente dans les parcs Disney américains, hongkongais et japonais : Jungle Cruise. Si cette croisière scénique est bien connue du public américain, en France, seuls les Disneyphiles la connaissent.

Etonnés de découvrir que, contrairement aux attractions Blanche-Neige et les 7 nains ou Peter Pan’s flight, pour lesquelles le film sert de source d’inspiration à l’attraction, pour Jungle Cruise, l’attraction sert de source d’inspiration au film ? Ce n’est pourtant pas la première fois que Disney se sert de ses célèbres divertissements comme source d’inspiration pour ses longs métrages. Rappelez-vous du Manoir Hanté et les 999 fantômes, sorti en 2003, avec Eddie Murphy. Ce film est une adaptation des célèbres Haunted Mansion (ou Phantom Manor en France) présentes dans presque tous les parcs Disney à travers le monde. Plus récemment, le flop commercial A la poursuite de demain est moins une adaptation d’une attraction particulière qu’une adaptation du land Tomorrowland (ou Discoveryland en France), représentant l’esprit avant-gardiste et toujours tourné vers l’avenir de Walt Disney.

Et enfin, comment parler de films adaptés d’attractions sans parler de la célébrissime saga Pirates des Caraïbes, inspirée par l’attraction éponyme. Il s’agit d’ailleurs d’une véritable révélation pour ceux ayant découvert le film avant l’attraction. Comme quoi cette stratégie commerciale, à l’instar des remakes live-action, peut se révéler très lucrative pour Disney.


Une croisière scénique au cœur des grandes rivières exotiques à travers le globe


Jungle Cruise est une attraction emblématique dans le monde des parcs Disney mais, n’étant pas à Disneyland Paris, le public français est assez étranger à cette attraction et risque par conséquent de passer à côté du film et de ses références.

Il s’agit d’une croisière scénique dans laquelle on embarque à bord de petits bateaux qui nous emmènent explorer les grandes rivières du monde comme le Nil, le Congo ou le Mékong. On a l’occasion de voir des audio-animatronics d’animaux exotiques comme des éléphants, des singes, des tigres, des crocodiles ou des girafes, ainsi que des explorateurs et des populations indigènes, souvent mis en scène de façon humoristique (les éléphants peuvent s’amuser à arroser les visiteurs). La croisière est animée par un guide touristique ou skipper qui, en plus de conduire le bateau et de protéger les visiteurs des animaux sauvages, va raconter des anecdotes sur les animaux, sur le fleuve sur lequel on se trouve, le tout avec beaucoup d’humour, de blagues et de jeux de mots. De quoi rappeler l’ambiance du film de 2021.


Genèse et évolution de l’attraction


Dès ses premières esquisses de Disneyland, Walt Disney avait imaginé Jungle Cruise. Il désirait amener la jungle à ceux qui ne pouvaient pas se permettre de voyager et d’explorer les pays exotiques. Il voulait synthétiser les plus grandes rivières et faire découvrir la faune et la flore exotiques aux visiteurs. L’imagineer Harper Goff a alors proposé de s’inspirer du film L’Odyssée de l’African Queen. Après quelques péripéties et plusieurs mois de travail, Jungle Cruise voit le jour le 17 juillet 1955 à Adventureland et devient assez appréciée des visiteurs.

Néanmoins, le bonheur des visiteurs qui ressortaient de cette attraction n’était pas complet. Certains reprochaient à l’attraction d’être trop sérieuse. En effet, elle était présentée comme un documentaire, les skippers donnaient des informations sur les animaux et leur environnement, mais sans humour (à part un jeu de mots, qui tombait souvent à plat). D’autres ne voyaient pas l’intérêt de refaire cette attraction s’ils l’avaient déjà faite une fois. Pour régler ce problème, on a fait appel à Marc Davis, célèbre animateur, afin d’y apporter une touche d’humour. C’est à lui que l’on doit notamment les éléphants arroseurs et les explorateurs qui tentent d’échapper à un rhinocéros. Il a également retravaillé le script des skippers, désormais truffé de blagues et de jeux de mots, que ces derniers peuvent choisir, afin que chaque croisière soit différente.


Un film empreint de l’ambiance de l’attraction


Maintenant que le contexte de l’attraction vous est connu, il est plus facile de faire le rapprochement avec le film. Frank est le parfait skipper : avec sa tenue semblable à celle des Cast Members de Disneyland, ses blagues incessantes et incorrigibles et ses croisières bon marché durant lesquelles tout est mis en scène pour que les visiteurs passent un moment inoubliable… pour le meilleur et pour le pire. Les bateaux, dont celui de Frank sont très similaires à ceux dans lesquelles on embarque dans l’attraction. L’ambiance et le style général du film, ou en tout cas la majeure partie qui se passe en Amérique du Sud, avec ses animaux sauvages, ses populations indigènes et ses explorateurs, sont vraiment semblables à l’ambiance de Jungle Cruise et d’Adventureland de manière générale. On y retrouve même la blague de la chute de profil, blague iconique de l’attraction. Les costumes des autres personnages ainsi qu’une partie de l’intrigue et du contexte sont fortement inspirés de L’odyssée de l’African Queen, comme pour rendre hommage à la source d’inspiration principale de l’attraction. La boucle est bouclée.


En bonus : mon avis sur le film


Je n’ai pas trouvé le film extraordinaire. Il reste malgré tout très divertissant. Ce que j’ai le plus aimé est le sentiment de dépaysement total que l’on ressent au cinéma. On est réellement transporté loin de chez nous, à une autre époque. Jungle Cruise est visuellement beau. J’ai trouvé la scène d’introduction magnifique, elle nous plonge dans l’ambiance tout en nous faisant ressentir la magie Disney qui, selon moi, manque un peu dans le reste du film.

Tout comme l’attraction, le film est très drôle, du même humour que celle-ci. Cela nous fait passer un bon moment, léger.

Les personnages sont assez originaux, pour un Disney. Le personnage de Frank est plutôt humoristique mais sous ses airs de rustre « homme fort », il cache en réalité un lourd fardeau, un lourd passé qui peut le rendre vulnérable. Ce n’est pas sans rappeler Maui, le demi-dieu de Vaïana et la légende du bout du monde (personnage auquel Dwayne Johnson prête également sa voix). La docteur Lily Houghton est une femme forte et courageuse, comme on les aime, qui se moque du regard que peuvent porter sur elle les hommes et la société de l’époque de manière générale. C’est elle la véritable héroïne qui porte le film, malgré l’ombre que lui fait le personnage de Dwayne Johnson dans les bandes annonces et sur les affiches. Le frère de Lily est également très drôle, par son côté « bourgeois dans la jungle ». Bien qu’il paraisse assez énervant au début du film, on apprend finalement à s’attacher à lui, en découvrant plusieurs aspects de sa personnalité, de sa vie. Les deux principaux antagonistes sont assez intéressants et différents. Le premier est très lié à la politique et à la situation du monde en pleine guerre tandis que le second est plutôt lié aux personnages en raison d’un passé commun. Ils ont tout deux des motivations compréhensibles et sont loin du modèle manichéen du méchant Disney par excellence.

Ils entrainent d’ailleurs un second niveau de lecture avec l’évocation de la guerre, de la trahison. C’est une des raisons pour lesquelles je trouve que le film n’est pas réellement tout public ; je pense qu’un enfant s’ennuierait devant Jungle Cruise. Il y a quelques longueurs, et beaucoup de jeux de mots et de blagues au second degré, qu’un enfant ne comprend pas forcément. L’intrigue n’est pas très palpitante.


En conclusion, je pense que Jungle Cruise attire en salle en France seulement pour ses acteurs et le logo Disney sur ses affiches, étant donné la non-affection des français pour l’attraction originale. Néanmoins, il reste un film sympathique et dépaysant, bienvenu en cette période d’été froid, où voyager demeure compliqué.


Si le sujet des origines de l’attraction Jungle Cruise vous intéresse, je vous recommande le premier épisode de la série Les coulisses des attractions sur Disney +, épisode que j’ai utilisé pour écrire cet article.



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