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Le livre VS le film : la saga Hunger Games

Dernière mise à jour : 24 févr. 2023


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Bonjour à tous, les lecteurs ! Salut à vous, les cinéphiles ! Avec cet article, je lance un nouveau concept, auquel je réfléchissais avant même la création de ce blog : une comparaison entre un livre et son adaptation cinématographique. Etant à la fois une lectrice assidue et une grande cinéphile, ce format me permet de traiter mes deux passions en même temps, tout en les confrontant. Je sais que ce genre d’article se trouve assez facilement et sur de nombreux blogs mais j’aimerais m’en démarquer en vous proposant plus qu’une simple liste de différences entre le livre et le film. Dans mes « Le livre VS le film », j’envisage de me pencher sur les avantages et inconvénients de chacun des supports et d’analyser les différences entre les deux afin de voir ce qu’elles apportent à l’univers, à l’intrigue. Je découperai donc mon article en trois parties : la première sera consacrée aux avantages du livre par rapport au film, la deuxième parlera de ce qu’apporte le film à l’univers, et la dernière traitera des points sur lesquels les deux se rejoignent. En conclusion, je donnerai mon verdict personnel sur la qualité de l’adaptation.

Pour ce premier « Le livre VS le film », je parlerai de l’une de mes sagas, à la fois littéraire et cinématographique, préférées : Hunger Games. Cette saga est très signifiante pour moi car elle m’a redonné goût à la lecture et m’a fait tomber amoureuse du genre dystopique. Pour ma part, j’ai vu les films avant de lire les livres donc mon avis et mon ressenti seront probablement différents de celui qui aura découvert les films après avoir lu les livres. Bien évidemment, cet article comportera des spoilers sur les trois livres et sur les quatre films alors si vous n’avez jamais essayé de lire ou de regarder cette incroyable saga, je ne peux que vous recommander de fermer cet article et de vous plonger dans la lecture ou dans le visionnage de cette magnifique histoire.


Livre > Film


Le principal avantage que peut avoir le livre sur le format cinématographique est l’absence de durée limitée pour raconter son histoire. Alors qu’un film ne va pas pouvoir dépasser les trois heures, trois heures et demie pour les plus longs, un livre peut étendre une histoire sur 300, 400, 700 voire parfois 900 pages. Les éléments qui apparaissent dans une adaptation cinématographique doivent donc être triés pour ne laisser que les plus importants à l’intrigue. Cela explique donc l’absence de certains éléments dans le film qui peuvent parfois manquer aux lecteurs du livre original.

Si nous revenons à Hunger Games, j’ai trouvé que certains éléments présents dans les livres manquaient réellement au film. Dans le livre, les parents de Katniss sont beaucoup plus creusés. On en apprend notamment beaucoup plus sur son père à travers divers flash-backs et, alors que le fossé entre Katniss et sa mère est bel et bien montré dans le film, il n’est pas aussi bien exploité que dans le livre, dans lequel on nous explique plus en détail le rôle de mère que Katniss a dû endosser après la mort de son père, pendant la dépression de sa mère. Le concept des Tesserae, approvisionnement d’une personne en blé pendant un an par le Capitole en contrepartie d’un nom inscrit une fois de plus pour les Hunger Games, est également très peu évoqué. Dans le livre, il tient un rôle assez important puisque Katniss et Gale prennent la responsabilité de prendre des tesserae pour toute leur famille afin que leurs frères et sœurs n’aient pas à avoir leur nom inscrit plus de fois.

Le deuxième livre a probablement été le plus difficile à adapter étant donné qu’il est plus volumineux que le premier et que, contrairement au troisième tome, il n’a pas bénéficié de deux films pour le traiter plus en détail. Deux séquences dans ce volet m’ont véritablement manquée. Dans la première, Katniss rencontre deux femmes qui cherchent à rejoindre le district 13 et l’informent de la situation du district. Ce chapitre permet d’introduire le district et la rébellion tout en faisant se questionner Katniss sur les mensonges du Capitole. Dans le film, sans cette séquence, l’évocation du district 13 à la fin tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. L’autre séquence n’est montrée que très brièvement à l’écran et montre les recherches qu’effectuent Katniss et Peeta sur les anciens vainqueurs des Hunger Games afin de se préparer aux jeux de l’expiation. On nous explique donc comment Haymich a gagné les deuxièmes jeux de l’expiation ainsi que les conséquences de sa victoire mais on apprend également que le district 12 a eu un vainqueur avant lui, dont toutes les données le concernant ont été supprimées. Ce gagnant est d’ailleurs l’un des personnages principaux du préquel à la trilogie Hunger Games La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur. Ce passage permet d’en apprendre plus sur les précédents jeux tout en donnant à Katniss des indices sur la rébellion et les stratégies du Capitole. Ce passage permettait d’approfondir le personnage d’Haymich, dont le passé n’est pas du tout évoqué dans les films, tout en donnant d’autres indices à propos de la rébellion, à l’instar de la séquence sur les deux femmes du district 13, elle aussi inexploitée dans les films.

Le troisième tome de la saga, bien qu’il ait été divisé en deux films pour l’adapter, apporte tout de même son lot de scènes et de détails inexploités dans le film. Ce qui m’a le plus manqué est l’entrainement de Katniss dans le district 13 pendant lesquels elle fait plus ample connaissance avec Johanna Mason, personnage finalement assez peu creusé dans les films. Même si ces derniers retranscrivent bien l’atmosphère très militaire du district, je pense que parler des emplois du temps inscrits sur les poignets des habitants aurait d’autant plus renforcé cet effet. Ceux-ci sont brièvement évoqués dans le film en introduction du discours de Coin et peuvent être aperçus sur les poignets des personnages sans que l’on explique leur véritable fonctionnement. Ce détail m’avait marquée dans ma lecture car il faisait ressortir le caractère autoritaire du district ainsi que l’absence de libertés des habitants qui, même s’ils ne sont plus contrôlés par le capitole, ne sont pas vraiment maitres de leur destin pour autant.

En plus de certains passages et détails absents du film, ce dernier a également modifié certaines scènes. Le passage qui fait le plus parler de lui à ce sujet chez certains fans est l’acquisition du geai moqueur par Katniss. Alors que dans le film elle l’achète à la Plaque à un personnage qui pourrait être identifié comme Sae Boui-Boui, dans le livre, il lui est donné par la fille du maire du district 12, personnage absent du film. Loin d’être une puriste des adaptations qui reprennent mot pour mot le livre, je trouve les deux versions intéressantes. Dans le film, on a le sentiment que Katniss a acquis cette broche par hasard et que donc n’importe qui aurait pu l’acheter et devenir le geai moqueur. Dans le livre on sent que Madge, la fille du maire, lui donne cette broche pour une raison et cela a soulevé de nombreuses théories chez les fans. On a l’impression que Katniss était prédestinée à devenir le geai moqueur. Ce sont deux versions qui changent la vision du geai moqueur et se plient à l’interprétation de chacun.

Le dernier point qui, selon moi, rend le format du livre plus avantageux que le format cinématographique est l’absence de contraintes de classification par âge. Les films sont légalement tenus d’être inspectés et une indication quant à l’âge à partir duquel un enfant peut regarder le film est donnée. Pour ne pas exclure un public trop large de leur audience, les studios produisant des blockbusters évitent souvent de montrer des images trop choquantes ou dérangeantes à l’écran. Ainsi, on peut évoquer plus aisément des sujets sensibles et dépeindre une vision plus réaliste dans les livres. Dans la trilogie Hunger Games et plus particulièrement dans le premier tome, Katniss doit faire face à des conditions extrêmes pour survivre et le livre nous décrit tous les aspects de sa survie, même les plus disgracieux. Il n’hésite pas à parler de la faim et de la soif qui se font violemment ressentir, ni des vomissements qui surviennent après les repas de fortune, ni des difficultés à uriner en l’absence d’eau potable. Le film se garde de ces éléments certes réalistes mais « trash ».


Livre < Film


Le format cinématographique possède d’autres caractéristiques qui peuvent nous immerger différemment dans l’univers du livre. D’abord, le film permet de nous faire écouter des chansons, impossible pour le livre qui ne se contente que des paroles. Dans Hunger Games, deux chansons sont au cœur du récit. N’ayant pas l’oreille très musicale, il m’aurait été très difficile de me représenter les scènes de chansons sans avoir vu les films avant. Je parle bien évidemment des berceuses Au fond de la prairie et L’arbre du pendu. Cette dernière est d’ailleurs merveilleusement accompagnée d’une scène de révolte dans Hunger Games : La Révolte partie 1, superposition non réalisable dans un roman. Les deux chansons accompagnent les moments touchants avec brio et apportent beaucoup à l’histoire. Même les musiques d’accompagnement composées par le talentueux James Newton Howard correspondent à l’ambiance du livre et contribuent à nous immerger toujours plus dans l’univers. S’il y a bien un élément de l’adaptation cinématographique qui sublime l’œuvre originale, c’est bien la musique.

La série de livre prend le parti de raconter son histoire à la première personne, par le personnage de Katniss. Ce procédé a ses avantages puisqu’on a accès aux réflexions ainsi qu’aux sentiments du personnage et on se sent plus proche de l’univers, que l’on explore à travers les yeux du protagoniste. Mais il possède ses inconvénients car le lecteur ne voit et ne sait que ce que Katniss voit et sait ; ainsi tout ce qui se déroule sans Katniss, et qui ne lui est pas révélé, reste inconnu du lecteur. Le film, lui, prend la liberté d’explorer, lors de certaines scènes inventées, d’autres points de vue que celui de Katniss. Ainsi on assiste dans le premier volet aux coulisses de l’arène avec Seneca Crane, ce qui contribue à renforcer un permanent sentiment de contrôle des tributs. Certaines scènes ajoutés permettent de mieux comprendre la psychologie des personnages à l’instar de la conversation entre Snow et Plutarch dans le deuxième film, montrant à quel point Plutarch est proche de Snow, ce qui accroit notre surprise lorsqu’on apprend à la fin qu’il est du côté des rebelles, ou encore les discussions entre Plutarch et Coin dans les deux derniers films, témoignant de l’évolutions de leurs rapports. Les scènes de révolte dans les districts, également absentes des livres, contribuent, elles aussi, à mieux nous immerger dans l’univers et à nous faire mieux cerner le climat instable du pays. Je pourrais citer encore beaucoup d’autres scènes, comme les passages entre Snow et sa petite fille, qui nous permettent de mieux connaitre les personnages, leurs relations et d’explorer encore plus en détail cet univers tellement riche.

Au-delà d’être de bonnes adaptations des romans, les quatre Hunger Games sont d’excellents films à part entière. Les effets spéciaux sont impressionnants et rendent justice à l’ambiance et à la grandeur de la trilogie originale. Je les ai déjà évoqués plus haut mais les musiques de fond sont incroyablement belles et bien incorporés à l’intrigue. Les acteurs choisis pour incarner les personnages, notamment Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson et Stanley Tucci, sont de très bons acteurs qui livrent leurs meilleures performances. Les costumes sont magnifiques, resplendissants et permettent, eux aussi, une véritable immersion dans l’univers. En bref, même si vous ne connaissez pas les livres, en tant que cinéphile, vous vous devez de regarder ces films grandioses devenus cultes.


Livre = Film


Même si jusqu’ici, je n’ai fait qu’évoquer les différences entre les films et les livres, il ne faut pas oublier que les deux se complètent. D’abord les personnages sont magnifiquement incarnés par leurs acteurs et même si physiquement il peut y avoir des différences entre les versions du livre et du film, les différentes psychologies des personnages restent les mêmes. La grande force du livre réside dans ses personnages particulièrement profonds et creusés et les films traitent les personnages avec la même complexité, même ceux avec les psychologies les plus complexes, comme Katniss, Finnick ou Snow. Petite mention spéciale pour Cinna dont l’incarnation par Lenny Kravitz correspond parfaitement au personnage dans le livre, tant physiquement avec son discret trait d’eyeliner doré, que psychologiquement, avec le soutien qu’il apporte à Katniss tout en supportant la révolte.

Les scènes cultes sont traités avec la même intensité que dans le livre. Je pense notamment à la mort de Rue et à son impact sur Katniss qui est accentuée par la mise en scène et la musique. On retrouve la même ambiance d’un univers post apocalyptique dirigé par un régime autoritaire avec une révolte visant à le renverser. De manière générale, l’intrigue du film ne s’éloigne pas trop de celle du livre. Cela peut paraitre évident mais c’est loin d’être le cas de toutes les adaptations... mais j’aurais l’occasion d’en parler dans d’autres articles « Le livre VS le film ».

Pour finir, les décors du film rendent bien hommage à l’ambiance du livre. Que ce soit le Capitole avec ses lumières et ses habitants aux vêtements extravagants, le district 12 où on ressent l’extrême pauvreté de la population, ou encore le district 13 et son aspect métallique et renfermé qui traduit bien l’ambiance militaire, on retrouve les descriptions du livre sublimées par de magnifiques prises de vues. Même si j’avoue avoir un peu de mal avec la réalisation et les (trop) nombreux plans « caméra à l’épaule » de Gary Ross, les films sont dans l’ensemble bien réalisés et mettent en valeur l’univers créé dans la saga originale. L’incroyable tétralogie est à la hauteur de la grande saga de Suzanne Collins.


Dans l’ensemble, je trouve l’adaptation cinématographique d’Hunger Games incroyable. Le film retranscrit à la perfection l’intrigue et l’ambiance du livre tout en s’en détachant parfois pour certaines scènes qui complètent le récit original. Je vous conseille donc autant la trilogie dystopique de Suzanne Collins que la saga cinématographique de Gary Ross et Francis Lawrence.

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