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Mes courts-métrages Pixar préférés

Dernière mise à jour : 27 mai 2022


Entrée Studios Pixar Courts-métrages
URL de la page : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pixaranimationstudios.jpg Attribution : Coolcaesar at the English Wikipedia, CC BY-SA 3.0 <http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/>, via Wikimedia Commons

Salut à vous, les cinéphiles ! Dans ce nouvel article, je voulais parler d’un sujet que je n’avais jamais traité jusqu’à présent : les courts-métrages, et plus spécifiquement les courts-métrages d’animation Pixar. Je dois avouer que le concept de court-métrage me plait particulièrement. J’aime l’idée de développer une histoire, un univers et des personnages dans un laps de temps très court, sans longueurs pour ne garder que le plus intense. Plus particulièrement en ce qui concerne les courts-métrages d’animation, il s’agit d’une opportunité pour expérimenter de nouvelles techniques narratives ou d’animation, pour un rendu soit très réaliste, soit au contraire plus minimaliste et excentrique.

Le plus difficile dans cet article a été de choisir quels courts-métrages allaient y figurer. Il a déjà fallu m’imposer une barrière en choisissant de ne parler que des courts-métrages Pixar et parmi toutes les excellentes productions du studio, j’ai dû faire un tri pour ne vous présenter que les meilleurs, selon moi. J’ai donc décidé de vous faire un top 10 de mes courts-métrages préférés. Bien évidemment il ne s’agit que de mon avis, les 10 films que j’ai sélectionnés ne sont pas forcément objectivement les meilleurs et il a, par ailleurs, fallu que je me limite à ne vous en présenter que 10. Il reste donc énormément d’autres courts-métrages très qualitatifs dont je ne parle pas et qui feront, peut-être, l’objet d’un second article.


10. LOU


Le premier court-métrage dont je vais vous parler n’est pas des plus joyeux puisqu’il s’agit d’un film qui parle de harcèlement scolaire. LOU (ou Lost and fOUnd) se déroule dans une cour de récréation d’école primaire, dans laquelle un jeune garçon, J. J. terrorise les autres enfants et leur vole leurs jouets. Mais sa rencontre brutale avec une créature composée des objets trouvés de l’école va lui faire changer de comportement. En effet, grâce à des flash-back, on se rend compte de la raison qui pousse J. J. à mal se comporter envers les autres enfants et cela apporte de l’humanité au personnage. La créature se révèle finalement être sa conscience et une touchante amitié va naitre entre les deux. L’animation utilisée dans ce court-métrage est une animation 3D basique mais qui fonctionne assez bien ; les enfants peuvent facilement s’identifier aux personnages qui ressemblent à ceux qu’ils voient dans les films d’animation Pixar. Ainsi, le court-métrage peut parler à la fois à ceux qui se font harceler mais aussi aux harceleurs. Bien que sans grande originalité, le court-métrage est assez touchant avec un message finalement peu évoqué aussi directement dans les films. LOU est un film d’animation que tous les enfants devraient visionner.


9. La Vingtaine


La Vingtaine est issu de la série des SparkShorts, un programme qui vise à offrir l’opportunité de créer leur propre court-métrage à des employés des studios Pixar issus de différents milieux. C’est l’occasion pour eux d’expérimenter de nouvelles techniques d’animation et de narration tout en racontant une histoire dont la thématique leur est chère. La Vingtaine nous plonge dans la soirée endiablée des 21 ans de Gia, tantôt adulte en devenir, tantôt composée d’un groupe d’enfants cachés sous son manteau. Utilisant une animation 2D assez minimaliste, ce court-métrage présente les difficultés du passage à l’âge adulte. Bien que le sujet soit traité de façon quelque peu étrange, les enfants cachés dans le manteau représentent bien les différentes facettes de notre personnalité, les différents comportements que l’on adopte au cours de notre vie. Et lorsque l’on vieillit, on pense qu’il faut choisir ou alterner entre les différents aspects de soi-même mais on se rend bien souvent compte que tous ces aspects font partie de nous et contribuent à former qui nous sommes. Nous avons tous des comportements qui sont issus de différentes époques de notre vie. Après tout, au fond, nous restons des enfants qui ont grandi. Le court-métrage nous montre que grandir est loin d’être simple, qu’on ne sait jamais comment se comporter, que l’on doute souvent de soi, mais que tout le monde est passé par là, que tout le monde commet ses erreurs et que tant que l’on reste fidèle à soi-même et que l’on fait de son mieux, tout se passera bien. J’ai trouvé la morale de ce court-métrage très belle et le ton adopté très juste. Je vous conseille ce film poignant qui dédramatise le passage à l’âge adulte.


8. Out


Ce n’est pas vraiment pour son histoire, ni pour son identité visuelle particulière que je vous parle de ce court-métrage mais bien pour les thématiques qu’il aborde. En effet ce court-métrage est la première production animée de la Walt Disney Company à aborder le thème du coming-out et à avoir un héros gay. Septième court-métrage issu de la série des SparkShorts, il retrace la drôle d’aventure de Greg qui se prépare à déménager avec son petit-ami sans avoir fait son coming-out auprès de ses parents et se retrouve mystérieusement à échanger de corps avec son chien. Je ne vais pas vous mentir, la première fois que j’ai vu ce film, je l’ai trouvé très étrange, que ce soit par son élément déclencheur complètement délirant, par sa surutilisation de couleurs vives ou par son animation quelque peu déroutante. Mais j’ai fini par apprécier l’authenticité des dialogues, des actions et des sentiments des personnages. Je pense qu’aborder en animation le thème du coming-out était nécessaire, d’autant plus que le créateur du film a affirmé vouloir offrir aux enfants ce qu’il n’a jamais eu la chance d’avoir à leur âge : une représentation LGBT au cinéma. Je suis contente de voir que la série des SparkShorts permet traiter de sujets novateurs pour les studios et de déstigmatiser des thématiques comme l’homosexualité ou encore l’autisme (comme dans Renée, dont je parlerai sûrement sans un prochain article).


7. Lava


Direction Hawaï avec le prochain court-métrage : Lava nous raconte l’histoire de Uku, un volcan solitaire mais plein d’espoir qui chante pour trouver l’amour. Même si les histoires d’amour ne sont généralement pas ma tasse de thé, j’ai choisi de vous parler de ce court-métrage principalement pour sa beauté visuelle et sa magnifique et entêtante chanson. D’un photoréalisme bluffant, Lava est un court-métrage incroyablement dépaysant qui, en l’espace de 7 minutes, nous transporte dans des paysages paradisiaques. Les volcans personnifiés restent crédibles, même dans cet univers si réaliste ; et j’ai même trouvé ingénieuse la façon dont les animateurs leur ont ajouté un visage. Enfin, la musique, qui constitue à la fois la voix-off du court-métrage et la déclaration d’amour du volcan, est vraiment très belle, poétique et touchante. Elle reste en tête bien après le visionnage et s’accorde à merveille aux paysages ensoleillés avec ses airs de ukulélé. Seul mini bémol de ce film : l’histoire n’est pas très originale. Il s’agit d’une histoire d’amour tout ce qu’il y a de plus banale, la seule particularité résidant dans le fait que les deux amoureux sont des volcans. Ce petit point mis de côté, Lava reste un excellent court-métrage respirant les vacances et l’été, à regarder sans modération.


6. Piper


Vainqueur de l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2017, Piper retrace les aventures d’un oisillon qui doit pour la première fois trouver sa nourriture tout seul. D’une beauté visuelle et d’un photoréalisme resté sans égal, Piper est un court-métrage non seulement magnifique à regarder mais aussi très touchant, avec une morale assez mignonne. La raison pour laquelle il a gagné un Oscar est sans aucun doute sa prouesse technique. Non seulement le paysage et les animaux sont parfaitement réalistes, mais le film nous donne l’impression d’un vrai tournage avec caméra dans ses reflets, ses couleurs, son utilisation de la lumière et sa profondeur accentuée par le focus. En plus d’être visuellement incroyable, il délivre un message touchant : parvenir à affronter ses peurs. Pour la première fois, Piper doit sortir du nid et venir, par lui-même, chercher ses bigorneaux. Il est d’abord effrayé par les vagues à cause de la mauvaise première expérience qu’il a vécue, mais parvient vite à dépasser ses peurs en faisant de l’objet de ses craintes une force. Piper est bien évidemment une métaphore de l’enfant qui commence à devenir de plus en plus indépendant et apprend à faire certaines choses par lui-même. Pour cela, il doit prendre confiance en lui. Je recommande ce mignon et réconfortant court-métrage que je considère comme un must-see.


5. L’envol


Encore un court-métrage qui traite des relations parents-enfants mais de façon beaucoup moins mignonne et joyeuse. L’envol retrace l’histoire d’un jeune garçon qui peut voler mais dont le père, effrayé par le regard des autres, cache son enfant et l’empêche de voler. Également dans la série des SparkShorts, ce court-métrage presque exclusivement muet (seule une phrase est prononcée et cette dernière est très intense) se veut extrêmement poignant. L’absence de parole laisse place à des regards et à des visages très expressifs. Adoptant une animation assez traditionnelle pour Pixar, L'envol reste néanmoins assez sombre, à l’image des sentiments du père qui a honte de son fils. On peut bien sûr considérer l’enfant, dont le père fait tout pour qu’il ne vole pas afin que personne ne remarque sa différence, comme une métaphore de la non-acceptation de la différence, de la peur du regard désapprobateur des autres. On voit l’effet que provoque la honte du père sur le fils. Le court-métrage nous incite donc à accepter la différence et à ne jamais empêcher les personnes qu’on aime d’exprimer leur différence. On peut également voir dans l’envol de l’enfant son émancipation, effrayant le père, même si cette vision est beaucoup moins soutenue par le court-métrage. Je vous conseille de regarder au moins une fois ce court-métrage très poignant et touchant, qui m'a fait verser une petite larme.


4. Baby-Sitting Jack-Jack


En plus de faire des courts-métrages indépendants, avec leur propre univers, Pixar propose également des courts-métrages dérivés de ses films à succès, souvent non dénués d’humour. C’est le cas de Baby-Sitting Jack-Jack, dérivé du film Les Indestructibles. Ce film prend le parti de se dérouler pendant le premier film des Indestructibles et nous raconte les désastreuses aventures de Kari, la baby-sitter de Jack-Jack alors qu’elle gardait ce dernier pendant que sa famille était occupée à sauver la ville. Il exploite plus en détail ce que les messages laissés à Helen Parr nous laissaient imaginer : la découverte des pouvoirs de Jack-Jack. J’ai, dans ce top 10, préféré vous présenter des courts-métrages originaux, non tirés des films à succès, mais j’étais obligé de vous parler de ce film absolument hilarant. Je ne me suis jamais lassée de ce court-métrage que j’ai dû visionner des dizaines de fois. Il est étonnamment cohérent avec le film d’origine et développe le personnage de Jack-Jack finalement assez peu mis en avant dans ce premier volet. Alliant humour et Mozart pour un mélange des plus loufoques mais bien dosé, ce court-métrage caricature les films d'horreur, pour des scènes plus drôles les unes que les autres. Il n’est peut-être pas aussi profond que les autres courts-métrages de cette liste, mais j’affectionne tout particulièrement ce film qui peut remonter le moral à n’importe qui.


3. Jour Nuit


En troisième place, sur le podium, un court-métrage extrêmement ingénieux : Jour Nuit. Le film nous fait suivre l’histoire de deux créatures à l’apparence « cartoonesque » sur un fond noir : l’un représentant le jour et l’autre la nuit. Alors que chacun va montrer à l’autre les particularités et avantages de leur « moment », une relation qui oscille entre amitié et rivalité va naître entre les deux personnages. Il est très difficile de décrire ce court-métrage tant ce dernier est original et ingénieux. Tout l’écran est noir sauf aux endroits où se trouvent les deux personnages, qui évoluent dans le même lieu, mais ce lieu change selon le personnage qui s’y trouve. Une piscine va, par exemple, être pleine de vie le jour et fermée la nuit. Même la bande son est habile puisque les bruits que sont censés faire les personnages se manifestent par ceux produits par leur environnement. Le rire de Jour sera exprimé par des cris de canard tandis que l’idée lumineuse à laquelle pensera Nuit apparaitra à l’écran comme une maison dont la lumière s’allume. Ce court-métrage n’a pas de message très profond comme d’autres films de cette liste mais l’ingéniosité, l’intelligence et l’originalité de ses créateurs qui parviennent à merveille à représenter le jour et la nuit, ont fait de Jour Nuit l’un de mes courts-métrages préférés.


2. Purl


Encore une fois issu de la série des SparkShorts, Purl évoque avec justesse et finesse le sexisme au travail. Purl est une pelote de laine rose embauchée dans une entreprise composée exclusivement d’hommes. D’abord exclue par ses collègues, Purl va très vite se mettre à leur ressembler, laissant tomber son originalité au profit de la conformité. J’aime énormément ce court-métrage qui traite à la fois des difficultés qu’ont éprouvées les femmes qui ont commencé à travailler dans des milieux masculins, mais aussi du conformisme qui prend souvent le dessus sur la personnalité de l’individu quand il arrive dans un milieu où il se sent exclu. Le film explique qu'il n'est pas nécessaire d'être comme les autres pour s'intégrer mais que c'est à notre entourage d’avoir assez d’ouverture d’esprit pour nous accepter. L’animation de Purl n’est pas sans rappeler celle des Indestructibles et on voit déjà que, même dans son animation, la pelote de laine est différente des autres. Mais son intégration dans l’univers plus monochrome de l’entreprise reste très crédible, à l’image même de la philosophie des studios Pixar qui préfèrent créer un univers caricatural mais crédible qu’un monde photoréaliste mais sans originalité. Je ne peux que vous recommander cet excellent court-métrage.


1. Le Parapluie bleu


Et enfin, mon court-métrage préféré est Le Parapluie bleu. Loin d’être trépidant et palpitant, il relate la rencontre entre un parapluie bleu et un parapluie rouge un soir de pluie, et la recherche effrénée du parapluie bleu pour retrouver « celle » pour qui il a eu le coup de foudre. Même si aux premiers abords, cette love story n’avait rien pour me plaire, j’ai trouvé cette histoire très mignonne et touchante. La musique de fond est vraiment jolie et apporte sa dose d’émotion. Mais ce que je trouve de plus incroyable et ingénieux dans ce court-métrage, est l’utilisation des éléments du décor urbain en tant que personnages. La gouttière dont la fente fait penser à un sourire arrose le parapluie bleu tandis que les feux tricolores aident ce dernier à retrouver le parapluie rouge, et le tout dans un photoréalisme saisissant. Seuls les deux parapluies colorés ressortent avec leurs visages minimalistes, en animation 2D. Ils transforment la ville en un monde plus enfantin et poétique. Un court-métrage plein de bons sentiments à regarder encore et encore, de préférence les jours de pluie.


Si l’excellente idée de les regarder vous prenait, tous ces courts-métrages sont disponibles sur Disney+. J’apprécie chacun de ces films pour des raisons différentes et variées et j’espère que vous les aimerez autant que moi. N’hésitez d’ailleurs pas à me dire en commentaires si vous avez déjà visionné certains de ces courts-métrages, lesquels sont vos préférés et s’il y en a que je n’ai pas cité mais que vous appréciez beaucoup.

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